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-Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement;
-Monsieur l'Ambassadeur, Chef de la Délégation de l'Union Européenne;
-Madame la Coordinatrice Résidente du Système des Nations-Unies;
-Mesdames et Messieurs les représentants des Organisations Internationales;
-Mesdames et Messieurs les représentants des Organisations Non Gouvernementales;
-Mesdames et Messieurs;
Au Niger, les problèmes de désertification et de dégradation des ressources naturelles se posent avec une grande acuité. En effet, il est estimé qu'environ 100.000 hectares de terres cultivables sont perdus, chaque année, du fait de l'érosion. La dégradation de nos bases productives est principalement liée aux effets de changement climatique et exacerbée par la forte croissance démographique.
Cette situation a d'importantes conséquences sur la croissance économique et les conditions de vie des populations. A titre illustratif.
- La dynamique économique est encore tirée par le secteur primaire qui représente plus de 40% du PIB ;
- Le secteur primaire constitue également le réservoir d'emplois pour 80% de la population active, notamment dans le monde rural;
- Environ 80% de la population tire son revenu de l'exploitation des terres.
Le phénomène de dégradation des bases productives pose aussi un sérieux défi en matière des politiques publiques en accroissant la vulnérabilité des ménages et la perte d'opportunités d'emplois pour les personnes en âge de travailler.
Enfin, ce phénomène influe sur la sécurité alimentaire, la sécurité publique et la cohésion sociale.
Mesdames et Messieurs,
La mise en place d'un système efficace de Gestion Durable des Terres est donc un impératif pour la résilience des systèmes de production et le développement durable au Niger.
Cela suppose l'harmonisation des approches et la recherche d'une meilleure complémentarité entre les sous-secteurs de l'agriculture, de l'élevage, de la foresterie, des ressources en eau, ainsi que de l'équilibre écologique des écosystèmes.
C'est conscient des défis multiples auxquels il fait face que notre pays mise sur l'adaptation au changement climatique avec une attention sur la gestion durable des terres. La volonté politique d'inverser la tendance générale de perte des terres à travers les actions de récupération des terres dégradées est clairement affirmée dans le Programme de Renaissance Acte III, la Déclaration de Politique Générale et le Plan de Développement Economique et Social (PDES 2022-2026).
Mesdames et Messieurs,
La dynamique d'investissement dans les actions de récupération des terres est aujourd'hui marquée par une pluralité d'intervenants qui visent des objectifs de développement souvent distants.
En dehors des projets intégrés orientés vers une restauration à long terme, les travaux à Haute Intensité de Main d'œuvre de récupération des terres ont souvent été la porte d'entrée pour administrer les appuis ponctuels au relèvement des populations victimes d'intempéries ou de mauvaises récoltes.
Dans ce contexte de multiplicité d'intervenants et d'absence de synergie entre eux, il a été senti la nécessité de mener une étude pour apprécier l'efficacité des interventions de récupération des terres en termes de pérennité des réalisations et leur impact sur les conditions de vie des populations bénéficiaires.
C'est ainsi que la Cellule d'Analyse des Politiques Publiques et d'Evaluation de l'Action Gouvernementale a été chargée de conduire une étude pilote dénommée « Perceptions sur les actions de gestion durable des terres au Niger ». Son objectif est d'appréhender les dynamiques sociales et analyser la pertinence des principales approches en matière de restauration et de protection des terres.
Mesdames et Messieurs,
De manière générale, il ressort de cette étude que l'appropriation des interventions de restauration des terres par les communautés est fonction des objectifs poursuivis par l'intervenant et la finalité de son action, de l'approche de mise en œuvre promue, des intérêts perçus par les bénéficiaires ou du niveau d'implication des différents acteurs.
Les enseignements tirés de cette étude montrent qu'en dépit de la contribution des actions de Gestion Durable des Terres à l'amélioration des moyens d'existence, plusieurs défis sont à relever pour permettre une pérennisation des interventions.
En effet, en plus de la nécessité d'élaborer des plans d'aménagement et de gestion pour les sites restaurés et de mieux associer les services déconcentrés compétents, il y a lieu de s'intéresser à certains aspects qui réduisent les chances de succès des aménagements à long terme. Il s'agit notamment :
- des objectifs de développement assignés aux actions de récupération des terres;
- de la détermination du statut des sites ;
- de l'inclusivité du processus de ciblage;
- de la prise en compte des opinions des bénéficiaires dans la mise en valeur des sites, et
- du développement du leadership local.
En outre, la mutualisation des efforts et la complémentarité entre intervenants sont nécessaires pour l'atteinte des objectifs en matière de restauration et de protection des terres.
La présente rencontre a ainsi pour objectif de partager les messages clés de l'étude pour que les différents acteurs s'en approprient et apportent les changements nécessaires afin que les actions de gestion durable des terres s'inscrivent dans la durée et contribuent véritablement à la résilience des populations.
Je vous remercie.