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▪ Monsieur le Haut Représentant du Président de la République,
▪ Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République,
▪ Mesdames et messieurs les membres du Bureau de l'Assemblée Nationale,
▪ Monsieur le Président en exercice du Conseil des Ministres du CAMES,
▪ Mesdames et messieurs les Ministres de l'Enseignement supérieur des pays membres du CAMES,
▪ Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
▪ Honorables Députés,
▪ Monsieur le Secrétaire général du CAMES,
▪ Mesdames et messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations internationales,
▪ Monsieur le Président du Comité consultatif général du CAMES,
▪ Eminents experts,
▪ Éminents enseignants-chercheurs et chercheurs,
C'est avec une légitime fierté que le Niger, terre africaine d'hospitalité, de paix, de liberté et de dialogue, accueille cette 40e session du Conseil des Ministres du CAMES.
Je voudrais adresser mes sincères remerciements à l'ensemble des ministres en charge de l'enseignement supérieur et aux experts des Etats membres du CAMES qui, ont honoré le peuple nigérien en faisant le déplacement de Niamey et leur exprimer, par la même occasion, mon souhait d'un agréable séjour et un franc succès dans leurs travaux.
Mesdames et messieurs,
L'idée de la création d'un Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur (CAMES) est apparue en 1966, c'est-à-dire aux premières années des indépendances devant la nécessité pour les pays africains et Madagascar d'adapter leurs systèmes d'enseignement supérieur aux réalités africaines.
Cette réforme a vu sa concrétisation à Niamey au Niger, le 22 Janvier 1968, il y a de cela cinquante-cinq ans, sous l'impulsion du Président Diori Hamani et de ses pairs de l'espace francophone, avec la création du Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES).
En créant le CAMES, les pères fondateurs de nos Etats étaient convaincus que la complexité des données de l'équation de l'université africaine et malgache ne peut être cernée de près que par des efforts soutenus et permanents, à partir d'un office commun doté de tous les éléments susceptibles de faciliter l'approche des solutions, pour l'urgente construction des nouvelles nations.
Cette conviction a été d'ailleurs clairement exprimée par le
Président DIORI Hamani dans son discours prononcé à l'occasion du sommet des chefs d'Etat et des gouvernements consacrant la création du CAMES lorsqu'il annonçait que chacun que nos Etats a pleine conscience de ce que ses responsabilités nationales ne peuvent être dissociées de ses responsabilités Africaines.
Ainsi, le CAMES, comme on le constate, est le fruit de cette vision élargie de l'Afrique, une Afrique intégrée dans tous les secteurs de la vie économique et sociale grâce à un enseignement supérieur de qualité et à une recherche scientifique adaptée pour booster le développement économique et social.
Du reste, comme le disait S.E.M. Issoufou Mahamadou, ancien Président de la République du Niger, lors de la cérémonie de lancement du cinquantenaire du CAMES à Niamey en janvier 2018, le CAMES est la forme d'intégration la plus avancée, la plus achevée car il est l'intégration des cerveaux et la coopération des intelligences.
Permettez-moi, à ce stade de mon propos, de rendre un vibrant hommage à ces grands hommes de notre continent, à ces visionnaires, pour avoir osé semer une graine dont nous profitons des fruits aujourd'hui ainsi qu'aux anciens secrétaires généraux, dont certains ne sont plus de ce monde, pour avoir su maintenir ce flambeau qui illumine toute l'Afrique.
Mesdames et messieurs,
Les objectifs fixés au CAMES à sa création par les pères fondateurs étaient nobles et demeurent toujours d'actualité.
Conformément aux actes portant création et organisation de cette institution, ces pères fondateurs ont, en effet, chargé le CAMES d'une triple mission dans le domaine de l'enseignement supérieur et la recherche.
Comme centre de documentation, le CAMES devait constituer un service de données constamment tenues à jour, sur la vie des établissements d'enseignement supérieur et de recherche.
Comme centre d'analyse et de réflexion, le CAMES devait être une structure de réflexion et d'élaboration de projet en matière de politique éducationnelle.
Comme structure d'harmonisation, de coordination et d'animation des échanges, le CAMES doit constituer un pool, un marché commun interafricain de l'esprit. Après près de 55 ans d'existence, j'apprécie à sa juste valeur la contribution notable du CAMES aux progrès scientifiques et économiques des pays membres, à travers la conception et la mise en œuvre d'initiatives qui ont contribué significativement à l'amélioration de la qualité de l'enseignement et accroître l'attractivité des universités et institutions africaines dans un environnement mondial très compétitif et ouvert.
Mesdames et messieurs
C'est le lieu pour moi d'exprimer notre attachement aux valeurs que porte et promeut le CAMES et notre ferme engagement à ne ménager aucun effort, pour que cette institution reste cet excellent et unique instrument de gestion des problématiques de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique des pays membres, à travers ses divers programmes.
Au Niger, notre attachement aux idéaux du CAMES et notre détermination constante à le soutenir dans ses actions, la convergence de vue que nous nous portons à la question de l'éducation, du savoir et de l'excellence, à tous les niveaux du cursus scolaire, de la maternelle à l'université guident nos actions en matière d'éducation dans le cadre du programme de renaissance acte 3, que le gouvernement met en œuvre depuis bientôt trois ans.
En dépit d'un contexte sécuritaire difficile qui amène le gouvernement à affecter près de 15 % des ressources budgétaires au secteur de la sécurité, nous entendons poursuivre nos efforts, en vue du développement d'un enseignement supérieur performant et adapté aux besoins de notre économie, comme l'indique les actions qu'il me plaît de citer, ci-après :
▪ La création de l'Agence nationale d'assurance qualité de l'enseignement supérieur afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle de sentinelle de la qualité de l'enseignement supérieur à travers l'évaluation et l'accréditation des offres de formation de tous les secteurs de l'enseignement supérieur;
▪ L'opérationnalisation de l'Université virtuelle du Niger en vue de faire face à la massification dans nos universités;
▪ Le renforcement des capacités d'accueil à travers principalement la réhabilitation des infrastructures universitaires, le renforcement du personnel et l'amélioration des conditions de vie des étudiants;
▪ L'amélioration de la qualité de l'enseignement supérieur avec l'objectif de faire de la formation à la demande et la reconversion des jeunes diplômés, un préalable dans les clauses de grands projets structurants; à cet effet, le Gouvernement entend mener des réformes curiculaires pour relever le défi de l'adéquation de l'offre de formation aux besoins du marché;
▪ La restructuration et le soutien à l'enseignement supérieur privé en donnant un cahier de charges aux fondateurs assorti de la signature d'un contrat de performance
▪ L'actualisation de la politique nationale en matière d'enseignement supérieur et de recherche.
Mesdames et messieurs,
Si le CAMES a réussi sa mission d'intégration universitaire et scientifique, par la gestion de la promotion des Enseignants-chercheurs et Chercheurs, mais aussi par la promotion de l'évaluation des offres de formation selon des référentiels communs à tous les membres, il n'en demeure pas moins que les attentes des Etats membres vis-à-vis de cette institution restent encore nombreuses.
C'est pourquoi, j'invite le conseil des Ministres à mettre à profit cette session pour mener des réflexions approfondies sur de nécessaires réformes à entreprendre afin de faire du CAMES cet instrument efficace au service des Etats membres conformément aux aspirations des pères fondateurs.
Ces réflexions devraient, à court et à moyen termes, déboucher sur des mutations profondes de notre institution commune, un programme ambitieux de renaissance du CAMES, afin de mieux l'adapter aux défis de l'enseignement supérieur et de la recherche de l'heure car les réalités d'hier ne sont pas forcément celles d'aujourd'hui.
Nous souhaitons, en effet, un CAMES ambitieux, répondant aux aspirations légitimes de nos Etats membres; un CAMES qui remplit pleinement sa mission de service public, notamment les services rendus à la société à travers la production d'un capital humain de qualité et la mobilisation de compétences et d'expertises capables (i) de transformer nos économies, (li) de renforcer la résilience de nos communautés au changement climatique, (ii) de contribuer à la gestion durable de nos ressources et, (iv) d'améliorer la santé de nos populations.
Nous avons aussi besoin d'un CAMES qui remplit pleinement sa mission de coordination et d'harmonisation des systèmes d'enseignement supérieur et de recherche des Etats membres afin d'harmoniser les programmes et les niveaux de recrutement dans les différents établissements des pays membres.
Nous avons besoin d'un CAMES dont la gouvernance est améliorée et adaptée aux standards internationaux de gestion d'une organisation moderne, d'un CAMES dont la crédibilité, l'efficacité et l'impact sur la société sont davantage renforcés et perceptibles, d'un CAMES au sein duquel l'intégration académique et scientifique sera renforcée.
Monsieur le Président en exercice du Conseil des ministres du CAMES,
Monsieur le Secrétaire général du CAMES
Je puis vous l'affirmer, le Président de la République, Chef de l'Etat, S.E.M, Bazoum Mohamed, partage entièrement la vision de la nouvelle équipe dirigeante du CAMES qui ambitionne de faire du CAMES, à l'horizon 2030, « l'Institution de référence internationale en matière d'évaluation scientifique, et un véritable outil d'intégration académique et de développement durable des États membres ».
C'est le lieu d'adresser mes chaleureuses félicitations à cette nouvelle équipe dirigeante du CAMES et lui affirmer tout le soutien et la disponibilité du gouvernement de la République du Niger à œuvrer à ses côtés dans la réalisation de la lourde et exaltante mission à elle confiée par les Etats membres.
J'ose espérer que cette vision débouchera dans les plus brefs délais sur un véritable programme qui renforcera davantage la mission de service public du CAMES, un programme élaboré et mis en œuvre avec la concertation et la participation de tous les acteurs, un programme répondant aux attentes des Etats membres, bref un programme de renaissance du CAMES.
Fort de la distinction dont vous venez d'honorer le Niger et ainsi que de l'intérêt qu'il porte à l'éducation, je n'ai aucun doute que le Président de la République, Chef de l'Etat, S.E.M. Mohamed Bazoum sera votre ambassadeur auprès de ses pairs et des organisations internationales pour plaider en faveur de la promotion de l'enseignement supérieur et de la recherche et pour plus de ressources financières en faveur du CAMES. Pour ma part, soyez assurés du soutien de mon gouvernement pour la mise en œuvre de l'ambitieux programme de réforme que vous envisagez. C'est sur cette note d'espoir que je déclare ouverte la 40e session du Conseil des Ministres du CAMES.
Vive le CAMES,
Vive l'intégration africaine,
Joyeux cinquantenaire à tous.
Je vous remercie de votre aimable attention.