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Le Niger est heureux d'accueillir la 13ème Assemblée Générale Ordinaire du Réseau Africain des Institutions et Fonds de Formation Professionnelle.
Je salue la forte mobilisation des différents acteurs tant étatiques que non étatiques, ce qui symbolise à mes yeux une vision partagée de la problématique de la formation, de l'emploi et de l'insertion socio-professionnelle des jeunes dans nos pays.
Mesdames et Messieurs,
Notre continent se caractérise par la jeunesse de sa population.
C'est à la fois un atout et une menace. C'est un atout en ce sens que le continent dispose d'un potentiel de ressources humaines valides nécessaires à transformation économique.
Chaque année, 7 à 10 millions de jeunes arrivent sur le marché de travail. Ils seront 30 millions en 2040.
Mais cela ne peut rester un atout que si ces ressources jeunes sont suffisamment éduquées et formées pour satisfaire les ambitions transformatrices de notre continent. Autrement la jeunesse africaine représentera une menace pour le continent car il est indéniable que les groupes armés terroristes et les trafiquants recrutent les jeunes désœuvrés non éduqués et non formés et donc sans perspective d'insertion sociale.
L'Afrique doit donc réussir à relever le défi de développement du capital humain. L'Industrie, l'agriculture moderne et les services exigent une main d'œuvre qualifiée. Pour ce faire il faut développer la formation professionnelle et technique et encourager les jeunes à s'orienter vers les établissements de formation technique et professionnelle à tous les niveaux.
C'est à ce prix que nos pays pourront réussir leur transformation économique telle que souhaitée dans son agenda 2063 de l'Union Africaine. En effet dans son agenda 2063, l'Afrique a l'ambition de moderniser son agriculture, développer les chaines de valeur agricoles, accroitre ses exportations de produits agricoles transformés et réduire ses importations de produits alimentaires. L'Afrique a l'ambition d'accélérer son industrialisation, réduire l'extraversion de son économie en transformant sur place ses énormes ressources minières. L'Afrique veut développer ses services financiers et suivre le pas des autres continents pour ce qui est du développement des nouvelles technologies de l'information.
L'Afrique désire renforcer son réseau d'infrastructure, ouvrir les frontières entre les Etats et créer un des plus grands marchés communs du monde.
Avec la globalisation de l'économie mondiale, le concurrent n'est pas seulement le pays voisin, mais n'importe quel autre pays du monde capable de produire et de distribuer le même produit à moindre coût. L'avantage comparatif doit donc s'analyser à une échelle beaucoup plus large. Dans ces conditions, c'est le capital humain, plus précisément la qualification professionnelle, qui permet de transformer un avantage comparatif en compétitivité. Cela est d'autant plus vrai que les nouvelles technologies effacent toutes les distances.
Mesdames et Messieurs,
Au Niger, nous avons fait le pari d'investir dans la formation du capital humain car comme le rappelait si bien le Président de la République, Chef de l'Etat, Son Excellence MOHAMED BAZOUM, je le cite : « L'Homme est le capital le plus précieux. Investir dans l'éducation, c'est investir dans ce capital », fin de citation.
En investissant dans la formation des jeunes, nous investissons dans l'avenir pour disposer d'une main d'œuvre qualifiée et compétente prête à prendre part à la compétition internationale.
Dans la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement, le sous-secteur de la formation professionnelle des jeunes occupe une place de choix. Le Gouvernement s'est engagé à mettre en place un dispositif de démarche qualité afin que les offres de formation répondent aux exigences de compétences.
Nous entendons mener des réformes qui favoriseront une transition réussie de l'enseignement général à la formation technique et professionnelle et qui valoriseront les activités locales pour tenir compte des besoins du marché et de la nécessité de développer des métiers porteurs. Dans cette dynamique, notre pays s'est doté du Programme Sectoriel de l'Education et de la Formation pour la période 2014-2024.
Mesdames et Messieurs,
Nos pays font face à un flux important de jeunes non scolarisés et déscolarisés pour lesquels une réponse appropriée et adaptée en termes d'apprentissage et d'insertion s'impose.
D'autres attentes ont aussi été identifiées comme la prise en charge efficiente de la Formation Continue des Entreprises ou encore la demande de reconversion des jeunes diplômés. C'est tenant compte de ces enjeux que l'Etat du Niger a créé le Fonds d'Appui à la Formation Professionnelle et à l'Apprentissage en tant que dispositif national de référence en matière de financement de la formation professionnelle, de l'apprentissage et de l'insertion.
Je me réjouis de constater d'autres pays du continent ont apporté la même réponse à travers la création des Fonds et Institutions de Formation Professionnelle qui se retrouvent, aujourd'hui, à Niamey, à l'occasion de l'Assemblée Générale du Réseau Africain des
Institutions et Fonds de Formation Professionnelle.
Mesdames et Messieurs, Nous sommes tous appelés à être attentifs aux fortes attentes de la jeunesse africaine, à ses besoins, ses aspirations et ses ambitions légitimes.
Nous sommes tout aussi interpellés par ses angoisses face aux multiples défis auxquels elle est confrontée. Nous sommes donc interpellés pour apporter des réponses urgentes et adaptées.
Nous avons une jeunesse ouverte sur le monde, une jeunesse qui entend déployer son génie, son potentiel créatif. Cette jeunesse attend d'être accompagnée par des offres de formation qui répondent aux besoins du marché de l'emploi et qui lui permettent de s'épanouir et de faire valoir ses talents.
C'est en cela que le Réseau Africain des Institutions et Fonds de Formation Professionnelle doit constituer un cadre de mobilisation des ressources pour le financement de projets structurants de formation et d'insertion de jeunes à l'échelle sous-régionale, régionale et continentale.
J'ai la conviction que nos Etats ont besoin de constituer un véritable écosystème en matière de formation professionnelle des jeunes. Nous devrons donc travailler résolument pour faire aboutir ce noble objectif qui cadre parfaitement avec la vision continentale d'une Afrique unie et prospère telle que définie dans l'agenda 2063.
Mon Gouvernement attend de vos échanges des recommandations fortes pour impacter de façon significative l'apprentissage pour une insertion réussie de notre jeunesse. En souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouverte la 13eme
Session de l'Assemblée Générale Ordinaire du Réseau Africain des Institutions et Fonds de Formation Professionnelle.
Je vous remercie.